La mort fait partie intégrante de la vie. Pourtant en Occident, et particulièrement en France, la mort et le deuil sont encore tabous. La prise de recul sur cette période difficile est néanmoins essentielle pour comprendre comment faire son deuil. Le fait d'identifier et de mettre des mots sur ces étapes par lesquelles nous sommes susceptibles de passer, peut être une véritable aide dans ce long processus.
Comment surmonter un deuil ?
Le deuil est une période singulière. La compréhension des états psychologiques dans lesquels il est susceptible de nous plonger, et des différentes étapes pour le traverser est donc indispensable pour y faire face.
Définition, exemples et durée
Il est assez difficile de ranger le deuil dans une case, ou encore de vous donner un tableau pour vous indiquer sa durée et la façon dont il doit être géré. Ici, il s'agit plutôt de vous donner des informations générales fondées sur l’écoute de ceux qui l’ont déjà traversé. Chaque personne aura sa propre façon de faire face à cette situation.
Faire le deuil : qu’est-ce que ça veut dire ?
Le deuil peut être considéré comme la réaction et l'ensemble des sentiments qui suivent le décès d'une personne proche. En Occident, il est souvent associé à la souffrance. Le chemin à parcourir est souvent long jusqu'à la résilience qui permet de retrouver l’apaisement. Victor Hugo écrivait que “les morts sont des invisibles et non pas des absents”. Faire son deuil peut donc être compris comme le fait de s'habituer à l'absence de ceux qui nous sont chers, sans pour autant les oublier.
La durée d’un deuil
Il faut en moyenne 12 mois à un adulte pour faire son deuil. Pour les enfants, 6 mois seraient suffisant pour traverser l'ensemble des étapes vers la résilience. Cette différence est due à une plus grande capacité à accepter le changement rapidement chez les plus jeunes. Certains adultes sont par ailleurs capables de se rapprocher de cette durée de deuil constatée chez les enfants.
Quand le deuil devient pathologique
Le deuil peut parfois devenir pathologique, entraînant l'apparition de symptômes qui n'existaient pas avant le départ de l'être cher. Cela peut se traduire par un état anxieux, un véritable traumatisme de la séparation ou encore une culpabilité exacerbée.
Le deuil peut même être favorable au développement de troubles de l'addiction, de comportements à risques, d'isolement ou de décompensation névrotique.
Si vous présentez des symptômes psychiques ou physiques suite au décès d'un proche, n'hésitez pas à en parler à votre médecin. Il pourra vous adresser aux bons spécialistes, pour vous permettre de faire face au deuil pathologique. Un accompagnement psychologique est généralement de mise.
Le cas particulier du deuil blanc
Le deuil blanc et une sorte de deuil très particulier, puisque la personne est encore là physiquement. Il s'agit d'une sorte d’adieu que l'on doit faire à une personne atteinte par un trouble cognitif comme Alzheimer. Ce type de dégénérescence peut effectivement priver une personne de se souvenir ou encore de ses comportements habituels.
Si vous ressentez ce sentiment de deuil parce qu'une personne proche de vous perd ses capacités mentales, vous pouvez être accompagné par des professionnels. Les psychologues et les psychiatres peuvent notamment vous aider à traverser cette période si particulière. Les personnes qui en souffrent ont tendance à s'isoler, pensant ne pas être légitimes à ressentir ces sensations perçues comme réservées au deuil classique. C’est une erreur !
Les 7 phases du deuil
En psychologie, sept étapes de deuil ont été établies. Il s'agit des différentes phases par lesquelles il faudrait passer pour accepter le départ d'une personne. Cela ne veut pas dire que vous allez obligatoirement passer par ces 7 phases, mais peut-être que certaines d’entre elles seront plus familières que d’autres.
Le choc
Le choc est la toute première émotion perçue suite à l'annonce d'un deuil. Contrairement aux idées reçues, elle n’est pas seulement réservée aux départs soudains. Même après un décès suite à une longue maladie dont l'issue fatale était connue, le choc intervient. On parle de déclenchement du processus de deuil.
Le déni
Le déni est ensuite la période où l'on refuse de croire au départ de la personne. Il s'agit en fait d'un mécanisme qui vise à se protéger de la douleur liée à la réalité. Le déni est généralement assez court. Lorsqu'il dure, il est préférable de consulter, pour être accompagné et tendre vers l'acceptation du décès.
La colère
La colère intervient généralement au moment où le déni prend fin. Pour certains, cela se manifeste peu de temps après l'annonce du décès. Pour d'autres, c'est la vision du corps ou encore l'enterrement qui déclencheront ce sentiment. C'est aussi le moment où les remords peuvent apparaître, accompagnés d’un profond désir de remonter le temps pour changer les choses.
Le phénomène peut se manifester de plusieurs façons, parfois il n'est pas forcément associé à la violence, mais peut plonger ceux qui le rencontrent dans un profond inconfort.
La tristesse
Une fois la colère apaisée, intervient ce que l'on prend parfois pour la seule étape du deuil : la tristesse. Quelle que soit la façon dont elle se manifeste, elle est absolument cruciale. Elle est le premier signe d'acceptation réelle du décès. L'extériorisation de la douleur permet ensuite de prendre du recul sur le départ de la personne, pour pouvoir l'accepter.
La résignation
La résiliation est une étape qui succède à la tristesse et par laquelle la personne endeuillée commence à se projeter sans le défunt. Cela passe notamment par l'apprentissage d'une nouvelle vie ou l’élaboration de projets futurs sans ce dernier.
L’acceptation
L'acceptation est une phase encore plus profonde que la résiliation. Il est désormais possible de se remémorer des souvenirs avec le défunt. Cela s'accompagne aussi d'une nouvelle confiance en soi, malgré l'absence du proche disparu.
La reconstruction
La guérison est la toute dernière étape du deuil. La personne va se reconstruire, en créant de nouveaux liens avec le monde et avec les autres. C’est à ce moment que la personne va retrouver son énergie, toutes ses capacités et sa vie.
Se remettre d’un deuil : des outils à mettre en place
Quelques outils peuvent vous aider à surmonter le deuil. Il s'agit notamment de :
- Toutes les méthodes visant à reconnaître et à gérer ses émotions.
- La mise en place d'une routine et de rituels du quotidien, pour continuer d’avancer.
- S'entourer des bonnes personnes, afin de pouvoir en parler, qu'il s'agisse de vos proches ou encore d'un psychologue.
- Le temps est enfin le dernier outil indispensable pour faire face au deuil.
Le deuil : ce qu’il faut retenir
Pour résumer cet article, voici ce qu'il faut retenir concernant la période de deuil :
- Chaque deuil est unique.
- Chacun à sa propre façon de traverser le deuil. Nous ne sommes pas tous égaux face à lui, et n'avons pas la même façon de le traverser.
- Il est important de continuer à vivre et à s'ouvrir aux autres.
- Il ne faut pas hésiter à se faire accompagner dans le deuil, notamment lorsqu'il se transforme en deuil pathologique.
Pour finir, il est important de considérer que le deuil des enfants est bien plus particulier que celui que doivent effectuer les adultes. Il est souvent nécessaire de leur proposer un suivi à l'aide d'une personne extérieure comme un psychologue. Ce type de professionnel peut aussi vous permettre de trouver les mots justes pour annoncer un décès ou pour répondre aux interrogations des plus jeunes.