Faut-il déclarer un héritage aux impôts sur le revenu ?
Lorsqu'une personne décède, son patrimoine est transmis à ses héritiers. Cet héritage doit-il être déclaré aux services fiscaux ? Fait-il l'objet d'une imposition spécifique ? Quelles sont les démarches à effectuer ? Voici les réponses aux principales questions sur la fiscalité d'un héritage.
Qu'est-ce qu'un héritage ?
Un héritage désigne le patrimoine, matériel ou immatériel, qu'une personne laisse à son décès et qui sera transmis à ses héritiers par la succession. Il peut s'agir de biens mobiliers, immobiliers, de droits, d'actions, etc.
Ce qu’on appelle l'héritage de biens comprend le patrimoine tangible du défunt.
La déclaration de succession aux impôts
Tout héritage doit faire l'objet d'une déclaration de succession auprès de l'administration fiscale, sauf exceptions. Cette déclaration doit être déposée dans les 6 mois suivant le décès si celui-ci a eu lieu en France, ou dans les 12 mois s'il a eu lieu à l'étranger.
Cependant, le dépôt de la déclaration n'est pas obligatoire lorsque l'actif brut successoral (l'ensemble des biens avant déduction des dettes) est inférieur à 50 000 € pour les héritiers en ligne directe et le conjoint survivant, ou 3 000 € pour les autres héritiers.
L'intervention d'un notaire est obligatoire dans certains cas, notamment lors de la transmission de biens immobiliers ou en présence d'un testament. Le notaire s'occupe alors des formalités liées à la succession, comme les publications au fichier immobilier. En l'absence de testament, la loi définit l'ordre des héritiers en fonction de leur degré de parenté avec le défunt.
L'évaluation des biens pour déclarer l’héritage aux impôts
Les biens transmis sont en principe évalués à leur valeur vénale au jour du décès. Des règles spécifiques existent cependant pour certains biens :
- Pour les immeubles, la valeur peut être déterminée par le notaire, des agences immobilières ou l'application PATRIM de l'administration fiscale.
- Pour les meubles meublants, la valeur imposable ne peut être inférieure à 5% de la valeur des autres biens de la succession.
- Pour les valeurs mobilières et droits sociaux cotés, la valeur est déterminée par le cours moyen de la Bourse au jour du décès.
Le calcul des droits de succession
Sur la base de cette déclaration, les droits de succession sont calculés. Ils varient en fonction du lien de parenté avec le défunt et du montant net transmis, après déduction des dettes et application d'éventuels abattements.
Plus le lien de parenté est proche, plus l'abattement est important. Par exemple, l'abattement est de 100 000 € pour un enfant, un parent ou le conjoint survivant. Il est de 15 932 € pour un frère ou une sœur, et de 7 967 € pour un neveu ou une nièce.
Après application de ces abattements, le montant de l'impôt à payer est calculé selon un barème progressif. Plus le montant net taxable est élevé, plus le taux d'imposition l'est également. Ce barème prend aussi en compte le degré de parenté : plus le lien avec le défunt se distend, plus la fiscalité est défavorable.
Le barème d’imposition applicable pour une succession
Voici un tableau récapitulatif du barème d'imposition applicable pour une succession en France (au 1er janvier 2024). Les taux varient en fonction de la part nette taxable reçue par le bénéficiaire et de son lien de parenté avec le défunt.